“ Sommeil, sommeil, problème. ”
pv kelly| savanna central| musique Un soupir dans le silence nocturne.
Puis quelques mouvements dans les draps, l'amertume de savoir que le sommeil ne viendrait pas, l'angoisse du lendemain, dédaigneux, curieux, effrayé du néant, incertain, tourmenté, changeant. Tu ouvris les yeux, regardant encore et encore l'heure affichée contre ton plafond, heure qui ne semblait pas décider à bouger.
2h11. A tâtons, tu cherchas l'interrupteur salvateur sur ta table de nuit, et la lumière se fit dans l'appartement. Plissant les yeux, éblouie par la la clarté soudaine, il te fallut quelques secondes pour assimiler le truc. Puis, tu te tiras difficilement de ton bon lit chaud, ramassa tes vêtements qui traînaient au coin du lit, et décida d'aller faire un tour pour t'aérer l'esprit.
Cela ne servait à rien de te torturer l'esprit, tu le savais bien, depuis le temps. Ce n'était pas ta première nuit à tourner et se retourner. Ce n'était pas la première nuit où tu te réveillais en hurlant, comme si tu allais voir les yeux dément de ton passé.
Tu secouas la tête. La première chose à faire pour être heureuse dans son présent était de ne plus ressasser son passé. Mais ce n'était que dans les grandes lignes. En général, la pratique était toujours plus
Attachant simplement tes cheveux, sans même prendre le temps de regarder ton reflet dans le miroir, tu sortis de ton petit appartement, glissant tes clés dans la poche arrière, marchant doucement sans te préoccuper d'où allait te mener tes pas.
Très vite, tes rapides foulées suivirent le chemin du fleuve, le bruit de l'eau te relaxant agréablement, t'aidant à mettre un peu d'ordre dans tes pensées démesurées. Peu à peu, les quelques arbres autour de toi laissèrent place à des blocs de béton, et le doux ronron de l'eau devint le grondement du lion.
Prenant un autre chemin pour éviter les quais, pressée de retrouver le '' bon coté '' de la ville, tu pressas le pas. Les quais n'étaient pas bien fréquentés la nuit, et une flic aussi prometteuse que toi risquait gros en passant ici. Tu croisas les bras, et continua d'avancer en regardant le sol.
Pourtant, au milieu de la rue, il y avait un gars, ce genre de gars un peu suspect que tu aurais immédiatement suspecté normalement. Mais cette fois, c'était différent. Il fixait les quais, le regard vide, réfléchissant sans doute.
Prise de court, tu t'approchas de lui.
Tu n'espérais qu'il ne soit pas suicidaire. Tu détestais faire des rapports alors que tu étais censé être en congé, et les suicides, ce n'était jamais une partie de plaisir.
— Tout va bien, jeune homme ? Demandas-tu néanmoins avec une voix douce.